Un vaisseau amiral pour la formation professionnelle
Le gouvernement a arrêté, le 25 septembre, un projet de délibération du Congrès qui vient parachever sa vaste réforme de l’insertion professionnelle. Ce texte propose le regroupement de trois établissements publics : l’Établissement de formation professionnelle des adultes (EFPA), l’École des métiers de la mer (EMM) et l’Institut pour le développement des compétences en Nouvelle-Calédonie (IDC-NC).
Après la réforme de l’alternance, adoptée par les élus du Congrès le 6 septembre, le projet de délibération voté par l’exécutif vient conforter sa stratégie emploi-insertion professionnelle lancée en 2015. Il s’agit de regrouper l’EFPA, l’EMM et l’IDC-NC au sein d’un seul groupement d’intérêt public dédié à l’insertion et l’évolution professionnelles en Nouvelle-Calédonie (GIEP-NC). Cheville ouvrière de ce rapprochement, Jean-Louis D’Anglebermes, membre du gouvernement notamment en charge de la formation professionnelle, y voit l’occasion de « rationaliser l’action en faveur de l’insertion professionnelle, et surtout d’être plus performant et d’impliquer l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle dans une structure qui valorise toutes les parties prenantes ».
L’objectif est en effet, « à budget constant, soit 1,4 milliard en 2019 », de mutualiser les missions et les moyens de ces structures au sein d’un seul organisme, afin de mieux coordonner les différentes actions de formation et de créer un continuum dans le parcours de formation et d’insertion des Calédoniens.
Public-privé
Pour assurer l’adéquation avec les besoins réels en formations et compétences, le GIEP sera organisé en pôles thématiques opérationnels, aboutissement des pôles d’excellence sectoriels mis en place dans le cadre du 10e Fonds européen de développement (FED) : pôle industrie, transport, logistique, maintenance automobile à Bourail et Nouville ; pôles tourisme-hôtellerie-restauration et métiers de la mer à Nouville. Chaque pôle étant piloté par un conseil constitué de professionnels publics et privés.
Grâce aux négociations menées avec les partenaires sociaux, les quelque 90 salariés des trois structures qui fusionnent rejoindront le groupement. Les recrutements de formateurs se verront par ailleurs facilités par le nouveau cadre, plus souple que celui des établissements publics. Après examen par le Congrès, ce GIEP sera, au 1er janvier 2019, « le vaisseau amiral de la Nouvelle-Calédonie en matière de formation et d’insertion professionnelles », a conclu Jean-Louis D’Anglebermes.
L’organisation du GIEP
Les membres fondateurs du GIEP sont : la Nouvelle-Calédonie, les trois provinces, les organisations syndicales de salariés et les organisations d’employeurs paritairement, les missions d’insertion des jeunes des provinces Nord et Sud (MLIJPN et MIJ Sud) et l’établissement provincial pour l’emploi, la formation et l’insertion professionnelles de la province des îles Loyauté (EFEPIP). L’État sera associé, sans voix délibérative.
La gouvernance de l’établissement sera assurée par une assemblée générale organisée en collèges :
- un collège institutionnel (trois représentants du gouvernement, un représentant du Congrès et un représentant par province),
- un collège des partenaires sociaux,
- un collège insertion (MLIJPN, MIJ Sud, EFEPIP).
Il sera présidé par un représentant issu du collège institutionnel. Le directeur du GIEP assurera son fonctionnement, sous l’autorité de l’assemblée générale.