La fonction publique s’ouvre à l’alternance

En s’immergeant dans l’administration, l’alternant aura aussi une meilleure vision des métiers de la fonction publique.
1

La réforme de la formation professionnelle en alternance, adoptée le 15 novembre 2018, a permis d’ouvrir le dispositif aux employeurs publics. Quatre alternants sont d’ores et déjà accueillis au sein de la collectivité

L’alternance n’est plus l’apanage des entreprises. Cet outil de formation qui a fait ses preuves en matière d’insertion professionnelle est désormais étendu à la fonction publique depuis la rentrée 2019, lui offrant ainsi l’opportunité de contribuer à la formation des jeunes du pays. « C’est aussi le moyen de former des personnes aux besoins spécifiques des directions de la Nouvelle-Calédonie et de disposer ensuite des candidats dans des secteurs où nous peinons à recruter », précise Nicolas Baud de la direction des Ressources humaines et de la fonction publique de la Nouvelle-Calédonie.
De la comptabilité au contrôle de gestion, en passant par l’instrumentation ou encore le numérique, de nombreux métiers exercés au sein de la collectivité peuvent en effet se prêter aisément au dispositif de l’alternance.

Un contrat et un tuteur

En pratique, comment cela se passe-t-il ? Un contrat unique d’alternance fixe le cadre, et notamment la rémunération, tandis qu’une convention de formation spécifie les objectifs, les modalités de mise en œuvre et l’identité du tuteur qui doit suivre l’alternant. « Son rôle est, par exemple, de vérifier que sa nouvelle recrue met bien en pratique dans son service ce qu’elle apprend de manière théorique », souligne Nicolas Baud.
L’alternant est géré comme un agent non titulaire, même s’il est une partie du temps en formation. À  l’issue de celle-ci, il n’accède pas directement à la fonction publique, mais peut se présenter aux concours, avec un atout de taille dans son escarcelle, « son immersion dans l’administration qui lui aura permis de mieux se préparer ».

Kévin, alternant motivé
Kévin Aubry, 21 ans, suit une licence professionnelle Métiers de l’instrumentation, de la mesure et du contrôle qualité. Il est aussi l’un des premiers étudiants en formation en alternance de la collectivité. Accueilli depuis peu au laboratoire de la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (Davar), il alterne deux semaines de formation et deux semaines dans l’administration. « Ici je peux mettre en pratique ce que je vois en cours et donc assimiler rapidement les apprentissages, confie-t-il. Être dans la fonction publique est un avantage : mon tuteur peut prendre plus de temps pour m’expliquer les choses. On est moins soumis aux impératifs de rentabilité immédiate que dans le privé… ». Pour Arnaud Brizard, « volontaire pour endosser ce rôle de tuteur », l’expérience est aussi nouvelle. « Elle répond à la fois à mon souhait de transmettre à un jeune, et à un objectif plus global de la Davar qui vise une accréditation qualité. »

Kévin Aubry (à droite) et son tuteur, Arnaud Brizard, du labo de la Davar.
Kévin Aubry (à droite) et son tuteur, Arnaud Brizard, du labo de la Davar.