Baisse du chômage en 2019
L’Institut de la statistique et des études économiques (ISEE) a dévoilé les résultats de sa troisième enquête sur les forces de travail en Nouvelle-Calédonie. Menée de juin à décembre dernier, soit avant la crise sanitaire, elle révèle que le taux de chômage a reculé entre 2018 et 2019, mais qu’il continue de toucher principalement les jeunes et les non-diplômés.
Initiée en 2017 à la demande du gouvernement, l’enquête annuelle sur les forces de travail reflète l’évolution du marché de l’emploi. Ses résultats sont notamment attendus par les directions de l’Emploi et du travail (DTE) et de la Formation professionnelle continue (DFPC). « Ce que nous apprend cette enquête nous permet d’apprécier l’impact des politiques publiques mises en œuvre et de les rendre plus opérantes », a indiqué Magda Bonal-Turaud, à la tête de la DTE.
Réalisée avant la propagation du nouveau coronavirus dans le monde, cette enquête est une photographie du marché de l’emploi en 2019. Il conviendra de la mettre en perspective avec l’impact économique de la crise sanitaire, en cours d’évaluation.
Poussée des contrats précaires
En 2019, la population active en Nouvelle-Calédonie s’est maintenue à 126 000 personnes, soit 65 % de la population en âge de travailler (15-64 ans). L’effectif salarié a progressé pour gagner plus de 3 800 emplois entre 2017 et 2019. Les emplois sont donc plus nombreux, mais aussi plus précaires, notamment pour les moins de 30 ans. Les CDD ont fait un bond de 44 % en un an, et de 64 % pour les contrats spécifiques (saisonniers, intérim, etc.), au détriment des CDI en recul de 2 %. En ce qui concerne les temps partiels (15 % des contrats), occupés essentiellement par les femmes, ils seraient vécus comme « subis » dans 67 % des cas, contre 59 % en 2018, signe d’une tendance qui s’accentue nettement.
13 900 chômeurs
Le taux de chômage, lui, s’est élevé à 10,9 %, contre 11,9 % en 2018. « Un niveau supérieur à celui de la Métropole où il est de 8 %, mais aussi le plus bas de tout l’outre-mer », a souligné le directeur de l’ISEE, Olivier Fagnot. Les jeunes, les femmes, ainsi que les personnes sans qualification, ont été davantage touchés que les hommes et les diplômés.
Comme les années précédentes, l’enquête s’est également intéressée aux spécificités de la communauté kanak. « Des écarts subsistent, mais sa situation vis-à-vis de l’emploi s’améliore, notamment chez les femmes, a détaillé Olivier Fagnot. Son taux d’emploi a progressé plus fortement que dans l’ensemble de la population, de même que son taux de chômage y a diminué plus fortement. »
Des « tendances encourageantes », selon le directeur de la formation professionnelle continue, Philippe Martin, mais qui ne doivent pas masquer le fait que « les chômeurs non qualifiés, découragés et les moins bien armés pour trouver leur place sur le marché de l’emploi, sont issus de cette communauté. Nos efforts de formation doivent donc se poursuivre ».
Le cadre de l’enquête
Financée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, l’enquête sur les forces de travail s’appuie sur les normes du Bureau international du Travail (BIT), ce qui garantit la comparabilité des résultats entre les différents territoires français et européens. Un tiers de l’échantillon interrogé est renouvelé chaque année. Menée par 18 enquêteurs sur les trois provinces, la troisième édition concernait 2 890 ménages et 5 980 répondants, âgés de 15 ans ou plus. La quatrième enquête est déjà en cours.